PL-40, Résidences privées pour aînés ou établissement de soins : limites de l’utilisation d’un mélangeur thermostatique

Risque de légionellose

L’installation d’un mélangeur thermostatique réglé à 43 °C à la sortie du chauffe-eau n’est pas une solution acceptable pour contrôler la température de l’eau chaude dans les RPA et les ES. Ce type d’installation favorise la prolifération de la bactérie Legionella dans le réseau de distribution d’eau chaude. Ces bactéries vivent dans l’eau dont la température se situe entre 20 et 50 °C (température optimale : 35 °C) et l’inhalation de gouttelettes d’eau contaminées peut entraîner la légionellose (forme de pneumopathie grave et parfois mortelle)³. En réglant la température de l’eau à 43 °C avec un mélangeur thermostatique installé à la sortie du chauffe-eau, la majeure partie du réseau d’eau chaude se trouve dans une zone de température favorable au développement des bactéries Legionella. De plus, avec les pertes thermiques dans la tuyauterie, l’eau se rapproche de la température optimale de prolifération (35 °C) avant d’atteindre les pommes de douche (schéma 1). Cette situation est d’autant plus à risque puisque la population qui réside dans les RPA et les ES est particulièrement vulnérable à ce type de bactéries. Il ne faut surtout pas engendrer un risque de légionellose en voulant éliminer les risques de brûlures. C’est pourquoi l’installation d’un mélangeur thermostatique à la sortie du chauffe-eau n’est pas une solution acceptable pour contrôler la température de l’eau chaude dans les RPA et les ES.

Risque de chocs thermiques

L’installation d’un mélangeur thermostatique (ou de tout autre dispositif semblable installé sur la conduite d’eau chaude) n’est pas non plus une solution acceptable pour contrôler la température de l’eau d’une pomme de douche dans les RPA et les ES. Ce type d’installation, même lorsqu’effectué à proximité du robinet de la pomme de douche, ne permet pas de limiter adéquatement les chocs thermiques, puisque le dispositif n’a pas d’influence sur la conduite d’eau froide. Des changements brusques de température à la douche peuvent survenir s’il y a une demande ailleurs dans le réseau. Ces changements brusques peuvent entraîner la chute d’un utilisateur surpris. C’est pourquoi le contrôle doit être effectué au point d’utilisation, avec un robinet de type T ou TP.

Le phénomène de choc thermique est toutefois moins problématique pour les baignoires seules (non combinées à une pomme de douche et/ou une douchette) puisque l’eau dans une baignoire n’est pas projetée directement sur l’utilisateur et que le risque de chute est pratiquement nul.

Température d’essai des robinets certifiés CAN/CSA B125.1

Les robinets de type T ou TP installés pour contrôler la température de l’eau chaude doivent être certifiées selon la norme CAN/CSA B125.1. Il s’agit d’une norme qui encadre la fabrication des robinets au Canada. En vertu de cette norme, les robinets de type T ou TP doivent être mis à l’essai à une température d’entrée d’eau chaude minimale de 49 °C. Il est donc important de ne pas installer un mélangeur thermostatique réglé à 43 °C en amont de ces types de robinets puisqu’ils n’ont pas été approuvés pour une température d’entrée d’eau chaude aussi basse (schéma 2).

¹ - Exception : dans les logements d’une RPA où les utilisateurs sont autonomes, il n’est pas nécessaire de remplacer les robinets de type pression autorégularisée (type P) installés avant le 27 décembre 2012 par des types T ou TP.

² - Tel qu’indiqué au paragraphe 2.2.10.7. 5) du chapitre III, Plomberie.

³ - Légionellose - Aide-mémoire no 285, Organisation mondiale de la Santé, www.who.int/mediacentre/factsheets/fs285/fr/

Lors d’une consultation postérieure à la date de sa publication, il vous revient de vérifier si la présente fiche a été mise à jour, remplacée ou annulée. Cette fiche explicative ne remplace pas, en tout ou en partie, la réglementation en vigueur, soit le Code de construction du Québec. Toute reproduction est interdite sans l’autorisation de la CMMTQ.

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